Le Professeur Philip Gorwood, de l'université Paris-Descartes, Hôpital Sainte-Anne, a présenté un séminaire à l'Institut Lundbeck sur la neurotoxicité des épisodes dépressifs. La neurtoxocité est cliniquement et thérapeutiquement pertiente. Nous devons traiter la dépression plus vite, mieux et plus longtemps.
Pour améliorer le pronostic à long terme d'un épisode dépressif majeur, nous devons :
- Traiter plus vite - réduire la durée de maladie non traitée.
- Traiter mieux - se concentrer sur la qualité de la rémission, ne pas accepter de réponse partielle.
- Traiter plus longtemps - prévenir la rechute et la récidive.
Une meilleure réponse est obtenue avec une période plus courte de dépression non traitée - le traitement précoce est donc important.1 La durée de la dépression avant le rétablissement peut prédire la durée sans symptôme au cours des 10 années suivantes.2
Ne pas être attentiste - des chances perdues
L'approche attentiste n'est pas bénéfique aux patients. Le retard de traitement peut entraver le rétablissement complet ce qui signifie beaucoup pour les patients,3 qui veulent se sentir aussi bien qu'auparavant.
L'étude STAR*D a utilisé une série d'essais sur quatre étapes de traitement pour définir la tolérance et l'efficacité de diverses options. L'objectif de cette étude est de comparer les effets à court et long termes de quatre étapes successives de traitement chez des patients souffrant d'épisode dépressif majeur. La rémission des symptômes est le but recherché du traitement de la dépression, étant donné ses implications pour un meilleur fonctionnement quotidien et un meilleur pronostic à long terme.4 Les taux de rémission ont diminué à chaque étape - nous avons donc besoin d'un traitement de première ligne efficace.
La dépression est associée à plusieurs déficits cognitifs, incluant l'altération des fonctions exécutives, de la mémoire et de la vitesse de traitement.5 Même en rémission, la capacité de rappel différé diminue régulièrement avec le nombre d'épisodes dépressifs antérieurs.6
La neurotoxicité est cliniquement pertinente. Les patients déprimés ont un hippocampe plus petit que les témoins ; cela peut être dû aux périodes répétées de TDM (Trouble Dépressif Majeur).7,8,9 La densité de la matière grise dans l'hippocampe des patients avec TDM est réduite.10
L’étude « Recurrence in affective disorder », menée par Lars Vedel Kessing, et ses confrères, a examiné 22 années de données sur le Danemark pour comprendre le taux de récurrence de la dépression.11 Ce taux augmentait avec le nombre d'épisodes antérieurs, indiquant que la dépression est évolutive. Nous devons prévenir la rechute et la récurrence.
La rémission partielle est préjudiciable - informez vos patients
Ne laissez pas vos patients arrêter le traitement s'ils n'ont pas obtenu une rémission complète. L'arrêt prématuré réduit les chances de rétablissement complet.
Communiquez cette information à vos patients. Dotés d'une meilleure compréhension de l'importance du traitement pour un rétablissement à long terme, ils seront motivés pour décider d'eux-mêmes de s'investir dans leur traitement.
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